Propédeutique Art & Design et Maturité spécialisée en arts visuels


Etudiant·e·s de Propédeutique Art & Design

Linda Benitez
Néféli Bodmer
Amanda Collaud
Mia Exartier
Maëlle Fournier
Vicky Gendre
Victoria Jespersen
Anouk Kadmiri
Love Liebmann
Jessica Mendes
Ondine Vonlanthen
Marion Zeder

Etudiant·e·s de MSAV (Maturité spécialisée en arts visuels)

Éline Choffat
Elsy Couach
Frederik Frisnedi
Vérane Hofer
Alma Jimenez
Melina Tenisch


Une journée chez les vivants

Avant que les 18 étudiant·e·s de la propédeutique ne se déploient dans toute la Suisse pour commencer leurs études dans les filières Bachelor arts visuels et design de leur choix, nous terminons l’année avec un projet d’exposition.

Durant 8 semaines, les étudiant·e·s ont tâtonné, démonté, agencé, inventé des propositions plastiques – installations, texte, sculptures, habitat, photographies – à partir d’un point de croisement entre un espace spécifique – une partie non-utilisée jusqu’ici des anciennes Halles Usego – et un texte de Baptiste Morizot, où l’auteur témoigne de ses découvertes lors d’une enquête de terrain en pistant une meute de loups dans le Vercors.

B. Morizot décrit fi nement son émotion lorsqu’il pénètre dans un lieu regorgeant de signes; une grotte à partir de laquelle il fait l’hypothèse de ritualisations animales. Sa réflexion le mène à interroger les frontières qui séparent l’humain d’autres espèces animales, et ouvre sur des perspectives insoupçonnées; elle est prise ici comme amorce à la recherche artistique.

Le pendant à ce travail de maturation est l’espace des Halles Usego qui nous a été attribué: une rampe d’escalier qui débouche sur une antichambre qui ne mène nulle part.

Comment cette partie du bâtiment – dont la fonction devait être de conduire aux bureaux de de l’entreprise, mais dont l’accès est à présent condamné – influence la production plastique? En parallèle à la lecture-enquête, nous avons travaillé très concrètement à partir des stigmates du lieu. Et comme première prise en main, la consigne a été donnée de poser 25 questions à un fragment du lieu, que ce soit une prise, un clou, le carrelage, un mur, etc.

Ces quelques mots devraient inciter à regarder de plus près, mais ne remplissent pas la mission de présenter l’exposition qui, à l’heure d’écrire ces lignes, n’a pas encore trouvé sa forme définitive. Car l’expérience que nous proposons au terme de cette année préparatoire est d’initier un cheminement, comme on initie une journée d’été, l’oeil vif, le coeur plein d’entrain, sans savoir où cela nous entraîne. Une façon de pister l’inconnu.

Ariane Epars, Gina Proenza, Frédéric Moser

(Baptiste Morizot, Manières d’être vivant, Arles, Actes Sud, 2020)


Questions posées à un fragment du lieu

  • Te considères-tu comme le début de la fin de cet endroit?
  • Est-ce que tu penses ressembler à quelque chose?
  • Qu’as-tu pensé de notre classe quand nous sommes rentrés?
  • Es-tu la tête en bas?
  • Warum glänzt du?
  • Es-tu jaloux d’un autre mur?
  • Entends-tu les pensées des gens?
  • Wünschst du dir ein anderer Boden zu sein?
  • Quand est-ce la dernière fois que l’on ta donné de l’importance?
  • Redest du spanisch?
  • Peut-on t’utiliser autrement?
  • Vois-tu le ciel?
  • Est-ce que ton existence est fade, ou au contraire pleine de rebondissements?