Ma Neveu

Pour Art au Centre, Ma Neveu présente dès la mi-février un travail intitulé Printemps silencieux. Cet affichage en grand format d’un collage originalement réalisé avec des dessins au Neocolor, des textes co-écrits avec Layla et Khalil Outemzabet ainsi qu’une photographie de Milo Decoster, met en lumière onze espèces d’oiseaux qui nichent et vivent en Valais. Menacées, fragiles, celles-ci sont en déclin en raison de l’activité humaine.

Comme le relève l’artiste, «nous (l’humain) avons marqué notre si courte histoire sur terre d’un bon nombre d’extinctions et, sans trop de gêne, continuons à en provoquer. Nous nous réconfortons par quelques gestes dispersés, nous achetons bio à l’occasion et utilisons des sacs recyclés, tout cela sans nous inquiéter du système écocidaire dans lequel nous évoluons. Notre avenir dépend de notre rapport au vivant et les espèces qui nous entourent sont tributaires de la position que nous occupons dans l’environnement. Les gestes individuels, bien qu’essentiels, sont insuffisants. La mobilisation collective et le reversement des grandes forces économiques et politiques n'arriveront pas trop tôt.»

Pour la réalisation de cette œuvre, Ma Neveu a échangé avec deux ornithologues ainsi qu’une activiste du Nord Vaudois engagée en politique afin de faire une sélection d’oiseaux dont le statut d’espèces menacées couvre un certain nombre de problématiques écologiques nationales et cantonales. L’artiste formule une invitation, un conseil pour venir en aide à chaque espèce. Le ton pincé et humoristique des énoncés contraste avec la situation dramatique dépeinte. L’humour représente une force face au désespoir ressenti. Finalement, ces onze oiseaux dressent un portrait magnifique de la nature valaisanne ainsi qu’un état des lieux désastreux de notre impact.

Ma Neveu

Né à Yverdon, Ma Neveu grandit dans le Nord Vaudois et s'engage rapidement dans la vie culturelle et associative de la région. Il part ensuite pour différents horizons et vit quelque temps à Hobart (AU), à Copenhague et à Bruxelles. Il effectue son Bachelor en Arts visuels à l’EDHEA et s’investit dans l’espace d’art associatif Big Bang, dans lequel il travaille encore aujourd’hui en tant que programmateur. En juin 2023, Ma obtient la résidence Tremplin soutenue par la Fondation BEA pour jeunes artistes à la Ferme-Asile à Sion. Au cours des deux dernières années, il expose à l’espace DémArt à Lausanne, à la galerie du Sauvage à Porrentruy, dans le cadre de la biennale (re)connecting.earth à Genève, à la Grenette de la Ferme-Asile à Sion ainsi qu’au salon artgenève.
Ma se nourrit du tous les jours, de l’universel dans l’intime, de la mémoire comme espace, des gestes de soin, de la narration de soi comme pouvoir de devenir et de l’absurdité du monde patriarcal. Il tend à proposer un art à portée de main, quelque chose à saisir et à emporter avec soi. Sa pratique prend forme entre carton, travail sonore, collage et écriture.

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Les affichages de l’EDHEA sur la vitrine de Payot Sion bénéficient des soutiens de la Loterie romande et de la Ville de Sion ainsi que d’un partenariat avec Enseignex.