Evon Gabrielyan

En juin 2024, Evon Gabrielyan a été l'un des deux premiers diplômés de la nouvelle Orientation Bachelor en Son. A la joie d’avoir franchi cette étape s’ajoutait celle d’obtenir une résidence d’un an à la Ferme-Asile de Sion, d'octobre 2024 à septembre 2025.

Durant les premiers mois de sa résidence, Evon s'est tourné vers l'écriture et divers travaux, cherchant à rassembler ses pensées autour des relations entre l'humain, le monde naturel et les autres êtres vivants. A l’automne 2024, il a été invité à collaborer au projet La Crémaillère, une résidence et une exposition de Rachel Morend et Elias Würsten dans l’espace de la Grenette de la Ferme-Asile. Pendant un mois il a observé les deux artistes dans leur processus de création, donnant naissance à une série de textes poético-factuels, inspirés notamment par les écrits de Tim Ingold et Donna Harraway. Hors du temps, ces textes se déployaient sur les murs de la Grenette et rythmaient la visite de l’exposition.

Dans son atelier sédunois, Evon travaille actuellement sur un projet hybride qui se situe à la croisée de la sculpture – avec la confection d'un costume d'insecte humanoïde -, de la vidéo – en mettant en lumière le rapport entre l'humain et l'animal – et du son – en portant l’accent sur sa spatialisation. L'expérience à la Ferme-Asile lui permet de jongler entre plusieurs formes d'expression. «L'écriture est au cœur de mon travail, témoigne-t-il. J'aime expérimenter sur le caractère pluridisciplinaire, retranscrire sous une autre forme ce que j'ai rédigé, exprimer un concept à travers différents médiums, observer comment ces différents types d'expression interagissent.»

Pourtant à l'EDHEA, c’est dans le Bachelor en Son que s’est orienté Evon. «Les sons, je les ai toujours remarqués. J’aime les écouter et les imiter. Je me suis inscrit dans le Bachelor en Son pour avoir un imput de plus, pour étendre ma pratique au-delà de la BD, de l’animation, du modelage et de la peinture que je pratiquais déjà.». Aujourd’hui, son intérêt orbite autour de l’ambiguïté du son et de l'interprétation que l'on en fait, selon notre perception. Par exemple, le son d'une ventilation peut rappeler celui de la mer, peut-être par nostalgie d'un monde sans pollution industrielle, sonore ou visuelle.