AI.KE d'Elina Zenhausern
Projet distingué par le concours Junge Grafik 2023
Le 18 novembre 2023, à Lucerne, le concours Junge Grafik saluait d’un prix le travail d’Elina Zenhäusern. Pour l’occasion, cette élève de 4e année de la formation Graphiste CFC/MP a fait le trajet depuis Stockholm, où elle réalise un stage de trois mois en entreprise.
AI.KE : quand le catalogue d’un magasin de meubles est soumis à l’intelligence artificielle (IA).
«AI.KE, le projet distingué, a été réalisé en cours. Il s’agissait d’archiver un sujet et d’en faire un livre. Je cherchais un sujet en lien avec la Scandinavie et j’ai opté pour le célèbre magasin suédois. Ca parle à tout le monde: on a tous l’un de ses meubles chez nous et on les reconnaît facilement, du moins les plus populaires.
A l’époque, le monde créatif commençait à beaucoup débattre sur l’intelligence artificielle. J’ai pris le parti de réaliser un travail sur ce questionnement: l’IA peut-elle réellement nous remplacer ? Pour cela, j’ai choisi des modèles de meubles existants et les ai soumis à une intelligence artificielle qui a imaginé des modèles similaires. AI.KE représente, côte à côte, la version originale et celle générée par l’IA, invitant le lecteur à deviner quel est le meuble authentique. Parfois, la réponse est très difficile à trouver. Mais parfois, les images de l’IA manquent de réalisme: soit parce que les meubles ne tiendraient pas debout, soit parce que les matériaux – et en particulier les tissus – ne sont pas correctement gérés.»
L’IA : une aide qui ne fait pas tout
«Je pensais que l’IA pourrait, à terme, remplacer les créatifs. Mais mon avis a évolué en réalisant ce travail, en suivant des conférences et en échangeant avec des professionnels. Il faut considérer cet outil comme une aide, comme une source d’inspiration qui pourrait se substituer à Pinterest, mais dont le résultat doit être retravaillé. Il peut par exemple s’avérer très utile pour faire un pitch à un client et gagner du temps en générant une image que nous aurions, sans cela, dû créer nous-mêmes. Je ne pense pas que cela nous remplacera entièrement; nous aurons toujours une place dans les métiers du graphisme.»
Un stage pour consolider la formation
«En 4e année, les élèves en graphisme de l’EDHEA font un stage en entreprise. J’ai choisi de le réaliser en Suède, car je suis originaire de ce pays. Dès ma première année d’étude, j’ai commencé à sélectionner des bureaux où je souhaitais travailler. Trois d’entre eux m’ont acceptée et j’ai choisi d’intégrer BVD Studio qui m’intéressait tout particulièrement en raison de son travail et de sa clientèle internationale composée de marques reconnues.
A quelques mois de décrocher mon diplôme, je réfléchis activement à mon futur. J’aime beaucoup le graphisme, je veux rester dans le domaine du design, mais je m’intéresse aussi fortement au côté stratégique et à la réflexion derrière les projets. Je crois avoir trouvé en Suède une école qui rassemble tous ces critères et où j’envisage de postuler.»