Histoire
Plus de 70 ans d’une belle histoire nomade
En 2023, à l’âge de 74 ans, l’EDHEA est une école bien implantée en Valais qui offre tout à la fois des formations professionnelles, préparatoires et en haute école d’art. Toujours agile en dépit de son âge, elle repense régulièrement ses programmes et ne cesse de se développer. Ainsi, elle propose aujourd’hui une forte orientation son dans le domaine des arts visuels, avec la conviction que différents domaines artistiques peuvent s’enrichir mutuellement.
Alors qu’elle a déjà connu plusieurs déménagements au cours de son histoire, elle se tourne vers l’avenir pour imaginer un nouveau bâtiment qui lui permettra de poursuivre sa croissance et de se renforcer dans les prochaines années. Cet édifice, comme l’actuel, se situera à Sierre.
C’est pourtant à Saxon, près de Martigny, que naît en 1949 l’Ecole cantonale des beaux-arts du Valais. Fondée par le peintre Fred Fay, né à Bâle en 1901, elle se trouve alors dans une ancienne usine d’horlogerie. Les étudiants valaisans sont bientôt rejoints par des Belges et des Anglais. Artistes, créatrices et créateurs d’importance internationale enseignent à l’école, comme Oskar Kokoschka, Jean Lurçat, Alberto Sartoris, ou y sont invités, comme Fernand Léger.
Premier déménagement en 1953, pour gagner le chef-lieu valaisan. L’école voisine désormais avec le jeune Musée cantonal des beaux-arts, inauguré en 1947 au château de la Majorie de Sion. Elle collabore aussi avec le tout jeune Conservatoire cantonal de musique.
En 1972, le graphiste Harald Schulthess reprend la direction de l’école. Sous sa conduite, celle-ci ouvre une section de graphisme, une branche qu’on dit en pleine expansion et qui, de fait, occupera une place toujours plus importante dans les activités de l’institution.
Le directeur suivant, Walter Fischer, est un ancien élève de l’école. Il restera à sa tête de 1986 à 1997. Dès 1988, l’Ecole cantonale des beaux-arts dépend d’une fondation qui ne sera dissoute qu’en 2019. Elle est également subventionnée par l’Office fédéral de l’industrie, des arts et métiers et du travail. En cette même année, une véritable bibliothèque ouvre ses portes, regroupant des ouvrages d’art et de graphisme.
En 1990, l’école passe le cap des cent étudiant·e·s. Bien vite, elle commence à envisager d’intégrer un nouveau site afin de se sentir moins à l’étroit. Sept ans plus tard, en 1997, elle se déplace de quelques kilomètres à l’est pour s’établir à Sierre. A changement de lieu, changement de nom : la voici devenue ECAV, Ecole cantonale d’art du Valais. Changement de tête également, puisque la direction est confiée à l’artiste et chercheur Georges Pfründer. Dans le même élan, elle joue les pionnières en se dotant d’un Institut de recherche. L’année suivante, en 1998, elle met l’accent sur les nouveaux médias (vidéo et informatique) et développe la maturité professionnelle artistique. Puis, en l’an 2000, elle inaugure ses ateliers de sérigraphie, de lithographie, de relief et d’eau-forte regroupés sous le nom de « Multiples-Editions».
Désireuse de s’assurer des appuis solides, elle accède en 2005 à la reconnaissance des Hautes écoles spécialisées (HES). Les liens entre les institutions se renforcent avec le temps jusqu’à l’intégration de 2019. Ainsi le Master of Art in Public Sphere (MAPS), mis sur pied en 2004 avec le HGK de Lucerne, intègre dès la volée 2008-2010 la filière d’études master HES-SO en arts visuels.
En 2009, Sibylle Omlin, première directrice d’une école d’art en Suisse, succède à Georges Pfründer alors que l’école compte bientôt plus de 200 élèves et étudiant·e·s. Neuf ans plus tard, en 2018, c’est Jean-Paul Felley qui, après avoir codirigé l’espace d’art indépendant attitudes et le Centre culturel suisse à Paris, reprend la direction de l’école.
En 2019, à l’occasion de son 70e anniversaire, l’EDHEA écrit une page importante de son histoire en adoptant une nouvelle identité. Celle qui se nommait ECAV (Ecole cantonale d’art du Valais) change de nom pour mieux souligner ses activités. Elle adopte également un nouveau logo afin d’illustrer sa dualité, celle d’une institution qui regroupe à la fois des formations de niveau secondaire et une haute école d’art. Enfin, elle intègre formellement la HES-SO Valais-Wallis.